Le Tieffenbachois Stéphane Reinhardt rentre de Chine où il a formé une trentaine d’éducateurs sportifs à l’aquabike, une discipline qu’il a déjà introduite en France il y a deux ans.
« Dans le domaine du sport en France, on balbutie. Il y a trop de concurrence et nous sommes frileux. En Chine, il y a tout à faire, mais les Chinois avancent très vite. Ils ne connaissent pas du tout l’aquabike, et pourtant ils viennent de commander 20 à 25 vélos par salle de sports, pour des propriétaires qui ont parfois 20 salles ! », raconte Stéphane Reinhardt, originaire de Tieffenbach.
Former des éducateurs sportifs en Chine
Le maître-nageur en profession libérale de 35 ans vient de rentrer d’un séjour en Chine, du 28 juin au 6 juillet. Il a été mandaté par un fabricant français d’aquabikes pour former des éducateurs sportifs en Chine à cette discipline. « Cela consiste tout simplement à faire du vélo dans l’eau. Ce sport est né aux États-Unis il y a une douzaine d’années, mais c’est moi qui l’ai introduit en France il y a deux ans. »
Il manque 1 000 maîtres-nageurs sur le territoire
Sa formation en Chine portait sur la physionomie, l’anatomie, mais aussi la cohérence d’un cours d’aquabike, et le plaisir qu’il doit apporter au client. « J’ai certifié 28 personnes sur 30, en communiquant en anglais, à Shanghai et à Xuzhou. L’intérêt pour la société qui m’embauchait était bien sûr de vendre des vélos. C’est la première en France à exporter des produits vers la Chine dans ce domaine ! ».
Il regrette qu’en France, les projets avancent si lentement. « Déjà, la libéralisation de la profession de maître-nageur est peu répandue. Nous ne sommes qu’une dizaine en France, alors qu’il manque environ 1 000 maîtres-nageurs sur le territoire. Or, un moniteur d’aquabike intéresse surtout les Spa, ou les kinés, non les piscines municipales.
Sur le canton de Sarre-Union, il n’y a même pas de piscine, c’est le seul du Bas-Rhin dans ce cas. » Pourtant, les zones rurales pourraient être intéressées par cette activité. « Les gens m’accueillent souvent en me demandant si je suis coach comme en ville ou comme à la télé… » Mais comme l’embauche d’un maître-nageur semble trop cher pour les collectivités, pour l’instant Stéphane Reinhardt cohabite avec un cabinet de kinés de Sarralbe qu’il a démarché. Il y avait déjà une piscine dans le cabinet, pour des exercices de rééducation. « Il suffisait de mutualiser nos compétences ! Avec une trentaine de positions sur mes vélos, je peux m’adapter aux pathologies et à l’âge de chacun. J’ai des clients de 13 à 90 ans ! » De plus, avec un maximum de cinq personnes par cours, les interventions sont quasiment individualisées.
L’aquabike séduit les jeunes
Les jeunes sont particulièrement séduits par l’aquabike. « Ils voulaient du fitness, mais dans l’eau. Ses propriétés sont nombreuses. Le corps immergé ne pèse que 10 % de son poids, et les séances ne provoquent pas de courbature. De plus, les frottements gomment l’effet peau d’orange. »
Stéphane Reinhardt loue aussi des vélos à des particuliers qui ont des piscines. Il en possède une dizaine, qui lui a coûté entre 1 800 et 2 000 euros HT chacun. Chacun a une durée de vie de 6 à 8 ans.
Son séjour en Chine lui a donné des idées. « Quand je rentre ici, j’ai l’impression d’être en DDR. Maintenant, mon objectif est d’ouvrir mon propre centre à Shanghai. On dit que le niveau de vie y est faible, mais moi je crois que les Chinois ont un très fort pouvoir d’achat et qu’ils veulent désormais investir dans les loisirs et le sport. »
Dès septembre, Stéphane Reinhardt proposera 22 séances d’aquabike par semaine au cabinet de kinésithérapeutes sarralbigeois. Une séance d’une demi-heure coûte 9 euros, puis les tarifs sont dégressifs. Il faut compter 96 euros les 12 séances.